mardi 28 avril 2009

Envie de savoir, envie d'apprendre

En complément de mon précédent billet (Appétit d'apprenant et appétit pour la formation - Quoi de neuf ? : Les Explorateurs du Web), je vous invite à prendre connaissance de l'éditorial de la lettre de Thot, rédigé par sa rédactrice en chef, Christine VAUFREY :


Envie de savoir, envie d'apprendre

« Apprendre sans effort » : la formule fleurit sur Internet, puissant argument pour vous vendre des cours de langue, mais aussi des régimes amaigrissants, et toutes sortes de recettes de développement personnel.

Si l’on se rend sur les forums, la question revient, insistante, dans ce genre de formulation : « Connaissez-vous des cours de (néerlandais, maths, anglais…), qui permettent d’apprendre facilement » ? 


Et dans les salles des profs, on entend souvent maugréer contre ces jeunes « paresseux », qui ne veulent plus faire le moindre effort pour apprendre.

Les jeunes seraient-ils, encore plus que les adultes, rétifs au savoir ?
Certainement pas. Mais l’envie de savoir ne se confond pas avec l’envie d’apprendre. Et les outils numériques ont considérablement facilité l'accès aux savoirs de toutes sortes, apparemment sans nécessité de passer par un long processus d’apprentissage, aux résultats non garantis.

La démarche de savoir sans apprendre ne répond t-elle pas à un double souci d’économie d’une part (parvenir le plus vite et avec le moins d’investissement possible au résultat recherché), de sécurité d’autre part (ne pas risquer de se voir en échec) ?
En ce sens, elle n’est pas critiquable, elle témoigne plutôt d’une attitude responsable et prudente.

Mais l’apprentissage contient en lui-même une dimension qui augmente fortement le sentiment d’efficacité personnelle et permet, tout simplement, de se sentir « plus humain », tout à la fois unique et membre de la grande communauté créatrice d’innombrables valeurs.


À condition, toutefois, que les apprentissages socialement valorisés coïncident avec les capacités et les aspirations de ceux qui apprennent. À condition, surtout, de ne pas partir sans repères dans les apprentissage, tel un papillon aveugle se cognant contre la lampe jusqu’à en mourir. On peut mourir, symboliquement, de ne pas être admis au banquet de ceux qui savent apprendre. 


À l’heure d’Internet, « apprendre » passe plus souvent par « savoir chercher » que par « se souvenir ». La mémoire du web est infinie et libère notre esprit qui se retrouve alors en capacité de réaliser des choses beaucoup plus intéressantes. Toujours grâce aux outils numériques, l’apprentissage se trouve considérablement facilité par les outils permettant l’agrégation, la structuration et le classement des contenus. 

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