mardi 17 novembre 2009

Une fois n'est pas coutume... je philosophe ?

Je reproduis dans ce billet le commentaire que j'ai apporté au billet, Malaise dans le système, que Sylvain BERUBE publie sur son blog, Variations sur thèmes.

Vaste sujet... D'ordinaire, je m'abstiens d'intervenir sur des sujets qui me paraissent trop éloignés de ma petite sphère d'influence, considérant que je n'ai pas assez de temps pour rédiger une réponse à la hauteur des enjeux... Je vais faire une exception, parce que je pense pouvoir répondre en quelques phrases... ce qui ne diminue en rien l'importance du sujet...


1° Les "distorsions" générationnelles ont toujours existé : les plus jeunes adoptent plus rapidement les avancées scientifiques et technologiques. Le monde avance ainsi...


2° Cette propension à la précipitation nous touche tous plus ou moins selon nos centres d'intérêts. Nous sommes impatients d'essayer, tester, posséder, utiliser, intégrer à notre quotidien ce qui nous paraît innovant.
Nous en oublions de réfléchir aux conséquences à moyen et long terme : par exemple, quasiment plus personne n'imprime ses photos, tous nous les conservons sous forme numérique... Mais qui parmi vous fait des sauvegardes ? Qui connait la longévité réelle d'un support numérique ? Il faut avoir perdu deux ans de photos pour commencer à se poser des questions.


3° L'homme normal (ou la femme normale...) est plongé dans son quotidien : tout ce qui peut lui paraître améliorer son quotidien (avec ce que cela suppose d'instantanéité) est bon à prendre...


4° Les TICs n'échappent pas à cette/ces règle(s)... Selon moi, les TICs ne justifient pas le brassage qu'elles suscitent. Les TICs sont des outils, chacun se les approprient, à son rythme, avec les moyens (tant intellectuels que financiers) dont il dispose.


Les TICs creusent les écarts entre les individus ?
Pas plus que :
* les stylos plumes Or par rapport aux BICs ;
* les calculatrices sophistiquées par rapport au simple calculette ;
* l'encyclopédie Universalis par rapport à la collection Tout l'univers ;
* le Scooter par rapport à la mobylette ou au vélo ;
* les dernières voitures à la mode par rapport à la traban...


Tout est question de contexte et de point de vue...


Les TICs ne doivent pas être le prétexte à évoquer le mal être d'une institution qui, partout dans le monde, tente de trouver des boucs-émissaires pour masquer son incompétence à enseigner les fondamentaux !


Les seules vraies inégalités dont un enseignant doit se soucier relèvent non pas des outils, mais des fondamentaux.
Nos apprenants savent-ils suffisamment lire, compter, analyser, synthétiser pour s'approprier n'importe quel outil ?
Nos apprenants ont-ils suffisamment envie d'exercer leur curiosité pour apprendre de nouvelles connaissances lorsque c'est nécessaire ?
Nos apprenants auront-ils suffisamment de volonté pour exercer leur autonomie ?


Pour rebondir sur la conclusion du billet de Sylvain, je crois pouvoir répondre Oui à la dernière de mes questions : nos apprenants savent réseauter quand c'est nécessaire, ils n'ont pas attendu pour le faire...

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