mardi 19 mai 2009

Corriger pour Evaluer / Evaluer pour Corriger !

Je termine aujourd'hui la rédaction de ce billet, en gestation depuis quelque temps, suite à la publication de celui de Missmath.

Missmath adore les corrections :
J'adore corriger. La correction, c'est la communication un à un entre les étudiants et le professeur, c'est la démonstration de ce qui a été bien compris et de ce qui l'a moins bien été, c'est une référence précieuse pour mieux comprendre le raisonnement des étudiants, voir les failles dans leurs compréhensions pour par la suite les utiliser pour améliorer sa didactique. La correction, c'est à la fois l'évaluation des apprentissages des étudiants et des enseignements du prof.
Enfin, elle adorait les corrections jusqu'à ce que les montagnes de copies ne lui gâchent la vie.

J'apprécie sa démonstration quant à l'utilité des corrections.

Dans le cadre scolaire, selon moi, la correction est une étape préliminaire à l'évaluation : elle matérialise l'écart entre les capacités d'un apprenant à un moment donné et l'idéal fixé par l'enseignant.
Elle peut/doit inciter l'apprenant à ré-agir afin de combler l'écart.

Dans la vraie vie, l'individu évalue une situation, l'état d'un système, puis il agit pour corriger et faire évoluer la situation ou le système.

Comment inclure, dans nos pratiques pédagogiques, ces deux aspects ?

Tout comme Olivier LEGUAY le mentionne dans son billet, j'ai besoin d'un référentiel d'évaluation précis pour être à l'aise dans mes corrections.

Dans ma spécialité, la bureautique, j'ai fait le choix d'évaluer :
  • la technique informatique : l'apprenant a-t-il centré son texte avec des espaces ou en appliquant la fonctionnalité adéquate ?
  • les efforts réalisés pour mettre en valeur le contenu d'un document : illustration pertinente, synthèse sous forme d'un tableau ou d'un graphique, utilisation du gras pour mettre en valeur un mot important.
A ce titre, j'ai repris à mon compte, en l'adaptant à mes besoins, le système décrit par Michel VAUQUOIS sur son site.

A l'origine, je corrigeais systématiquement tous les documents en insérant des commentaires qui incluent :
  1. un hyperlien sur la partie du cours relative à la compétence considérée ;
  2. un commentaire circonstancié ;
  3. une figurine pour illustrer le degré de réussite.



Au delà du volume conséquent de travail pour parvenir à des corrections de qualité, je ne suis pas pleinement satisfait de ce système qui intervient a posteriori alors que les apprenants sont déjà passés à autre chose.

La gestion du temps pédagogique (Positionnement des séquences, correction, ...) fait partie de mes interrogations permanentes.
La tranche d'âge des apprenants que j'accompagne se caractérise notamment par une notion abrégée du temps : ils vivent le présent, le passé ne les interesse plus, l'avenir pas encore.

C'est pourquoi je réfléchis à la conception d'un outil qui me permette de travailler en temps réel, d'inter-agir avec mes apprenants dans l'instant, cet instant où ils sont réceptifs.

Je conçois des activités pédagogiques qui facilitent l'accès en temps réel aux connaissances nécessaires à leur réalisation par un apprenant.

A l'avenir, je disposerai d'un outil, s'appuyant sur mon référentiel de compétences, qui me permette :
  • de réaliser une correction individualisée d'une part ;
  • d'alimenter le portfolio de l'apprenant d'autre part.
Cette immédiateté permet-elle la distanciation nécessaire à une acquisition durable des connaissances ?

J'ai la conviction qu'elle y participera dans la mesure où :
  •  elle me permettra de créer des points d'ancrage personnalisés sur lesquels l'apprenant et moi-même pourront bâtir plus avant et tendre vers l'acquisition des compétences requises ;
  • elle facilitera la contextualisation de l'apprentissage ;
  • couplée avec la FAQ que j'élabore en parallèle, elle favorisera l'auto-évaluation, créant le besoin d'agir en corrigeant ce qui doit l'être.
Enfin, cet outil, en me permettant d'alimenter en continu le portfolio de l'apprenant, devrait me permettre d'intégrer la méthode d'évaluation NADO présentée par MissMath.

dimanche 17 mai 2009

La pensée éparpillée par la Toile

Je vous invite à lire cet article paru dans libération, signalé par le blog Outils Froids :

La pensée éparpillée par la Toile

On peut y lire notamment :
    Ce que le Net produit, c’est une modification de nos esprits pour les rendre plus aptes au traitement de nombreux petits morceaux d’information, rapidement et simultanément. On attend désormais les informations comme elles sont fournies. Comme un flux de particules s’écoulant rapidement. Mais ce que nous semblons perdre, c’est la capacité pour la lecture profonde, compétence que nous avons acquise quand nos cerveaux se sont adaptés à une autre technologie de l’information, le livre, il y a des centaines d’années. De nombreuses études montrent que l’hypertexte, le multimédia et les interruptions inhérentes au Web rendent plus difficile la concentration, la mémoire à long terme, la compréhension et la synthèse de concepts difficiles. Je pense que toute technologie de l’information, ou média, non seulement restructure notre pensée, mais tend à restructurer nos cerveaux.
Quelle posture pédagogique l'enseignant doit-il adopter face à cette constation ?

mardi 12 mai 2009

Méthodologie de conception d'une activité pédagogique (3)

L'Atelier publie "Dans les mondes virtuels, la plausibilité l'emporte sur un bon graphisme".


On peut y lire :
  • Pour comprendre ce qui pousse les individus à s'immerger dans un univers virtuel, une équipe de chercheurs a mené des expériences en jouant sur divers critères, comme l'esthétique des scènes et la cohérence des situations.
  • Pour rendre encore plus réaliste un monde virtuel, il vaut mieux miser sur la plausibilité des événements que sur un bon graphisme.
  • C'est la cohérence d'une situation qui encourage un individu à interagir avec les objets virtuels comme s'ils étaient réels.
Ce billet me ramène à la discussion engagée sur Apprendre2.0 à propos d'une expérience décevante de mise en place d'un blog où sont évoqués les moyens, les conditions, les caractéristiques d'une activité d'apprentissage pertinente.

Il me semble que la plausibilité des actions demandées et la cohérence des situations proposées sont des critères dont chaque concepteur d'activité pédagogique devrait tenir compte.

Mais, faut-il s'ingénier à créer des situations d'apprentissage ou faut-il tirer profit des opportunités de la vie et saisir les occasions d'apprendre lorsqu'elles se présentent ?

Le système pédagogique actuel (français, et les autres ?) laisse-t-il ce choix ?
Comment, compte tenu des contraintes du système, choisir et mettre en oeuvre la deuxième option évoquée ?

jeudi 7 mai 2009

Simplifiez, mais Densifiez !

Le fil delicious d'ActionFLE attire mon attention sur le Squint TEST.


Ce test permet d'évaluer la qualité et la pertinence d'un concept graphique (Diaporama, Site Internet).

La clef du succès résiderait dans la capacité du concepteur à produire un design épuré, simple, élégant dans le but de présenter un contenu densifié, complexe.

A dessein, je préfère cette formulation :

Densifiez votre contenu, facilitez son accès,

qui pourrait, selon moi, s'appliquer avec bonheur :
  • à l'enseignant qui doit accompagner des apprenants :
    # en simplifiant l'accès aux savoirs complexes nécessaires ;
    # en densifiant progressivement, de l'information au concept, chaque notion abordée ;

  • à l'apprenant qui pourrait :
    # densifier son portfolio à mesure de sa progression ;
    # présenter des données complexes sous forme d'un tableau ou d'un graphique synthétique, plus facile d'accès.
Les cartes heuristiques comme outil de conception, mais aussi comme outil de visualisation ne faciliteraient-elles pas cette démarche ?

Vois-tu, cher lecteur, d'autres situations où cette approche pourrait s'appliquer ?

mardi 5 mai 2009

Rédiger une consigne utile : éléments de réflexion...

Je n'ai pas blogger sur les consignes pédagogiques depuis longtemps (billet1 , billet2 ).


Le blog "Plume Interactive " animé par Eve JARDEL-DEMANGE, m'en donne l'occasion au travers de cet excellent billet intitulé Textes WEB efficaces vs Blabla .


On peut y lire divers extraits commentés de pages WEB renommées dont la pertinence du contenu laisse à désirer.


Un exemple parmi d'autres à lire dans le billet :

Davantage de fonctionnalités (lesquelles ?) pour les entreprises(pas de lien)
Avec Google Analytics, les fonctionnalités 
(lesquelles ?) demandées par les spécialistes (qui ça ?)sont désormais à la portée de tous (blablabla).Obtenez des indications précieuses sur la fréquentation de votre site Web (LA phrase action, utile pour les internautes > peu visible ici au milieu du fouillis des mots) grâce à la segmentation avancée, la création de rapports personnalisés, les diagrammes animés et bien plus encore (précisions intéressantes, à rajouter éventuellement)


Je me suis amusé, tout le monde sait qu'un prof dispose de beaucoup de temps libre ;o), à lire quelques une de mes consignes pédagogiques en appliquant la même méthode d'analyse : je ris jaune ;o( !


Il suffit de peu pour améliorer une consigne... encore faut-il se poser les bonnes questions, c'est-à-dire, celles que l'apprenant va se poser en la lisant...
On peut même envisager de rédiger une consigne de manière à orienter le questionnement de l'apprenant afin de le guider dès sa première réflexion.


Je complète ce billet en vous invitant à prendre connaissance de la publication de François GUITE s'interrogeant sur la pertinence d'intégrer le contenu des blogs d'enseignants dans un travail de recherche scientifique.

samedi 2 mai 2009

Les maths autrement : une leçon de pédagogie !

Au début, j'ai appris que 1+1=2.

Ensuite, avec les 
nombres imaginaires, mon prof de maths a tenté de me persuader que 1+1 n'est pas forcément égale à 2.

Plus tard, en lisant "
Illusions : Les aventures d'un Messie récalcitrant" de Richard BACH, j'ai compris que la solution la plus simple est la meilleure.

Lorsque je me suis marié, entre temps j'avais lu "
Un" du même auteur, j'ai découvert que1+1>2.

Aujourd'hui, je prends conscience que je n'y connais rien en maths !


Où en tout cas, que je ne connais pas l'essentiel qui me les rendraient intéressants (cf. ma réflexion sur Edgar Morin dans ce billet)

Quand viens-tu m'apprendre Missmath ?

Les LMS nuieraient-ils aux apprenants ?

Florence MEICHEL attire notre attention sur ce billet de Steve WHEELER .


Selon cet auteur, les LMS (Learning Management System) bénéficient davantage aux institutions qui gagnent en contrôle sur les apprenants et les enseignants.


Il y a là, une opposition flagrante avec la philosophie Google qui vise justement à redonner le contrôle aux utilisateurs


Steve Wheeler souligne l'alternative choisie par les apprenants, les réseaux sociaux, qui offrent un espace attrayant où les apprenants peuvent se détendre, échanger, se faire plaisir.

Ce dernier aspect recoupe la proposition de François GUITE dans son billet intitulé "Motivation, plaisir et gratification ".



Ces différentes réflexions répondent, en partie, à mes propres interrogations .

vendredi 1 mai 2009

Pédagogie : Que ferait Google ?

Francis PISANI relate sa lecture du livre de Jeff JARVIS "What Would Google do ?" sur son blog : billet1, billet2, billet3.


Il en retient :
  • que les institutions publiques ou privées doivent s'ouvrir : "Donner le contrôle aux gens" car "plus vous contrôlez, moins ils ont confiance en vous".

    cf. cette carte heuristique sur la consultation en temps réel des apprenants.

  • "Qu’elles puissent échouer dans ce processus nouveau est de l’ordre de l’évidence. Mais se tromper ne compte pas. C’est même préférable à l’absence d’erreurs.
    Il faut «
    se tromper tôt et vite » pour pouvoir corriger les erreurs à temps.
    « Ce n’est pas l’erreur qui compte, mais ce qu’on fait pour la corriger ».
    Il y a même mieux :
    se tromper et reconnaître son erreur peut contribuer au renforcement de la crédibilité.
    "

    A mettre en perspective avec mon billet "A propos de la confiance des apprenants en eux-mêmes"

  • "toute société qui vit de ce que produisent les gens ne peut pas s’opposer à ce que pensent les gens, à ce qu’ils manifestent."

  • "Parmi les mots révélateurs fréquemment utilisés par Jarvis, on notera : transparence, ouverture, confiance, générosité, plateforme, vitesse, réseaux, rapidité et abondance."
Je ne peux m'empècher d'établir un parallèle avec :