J'ai déjà eu l'occasion de vous parler de mes étudiants en BTS.
Au risque de me faire niaiser par mes amis québécois, vendredi dernier (Le 08/02/2013 pour ceux qui liront ce billet dans le futur ;o)) je n'ai pas pu me rendre au lycée où j'exerce en raison de l'état des routes (5cm en plaine au départ de chez moi, 20cm à mon bahut en montagne).
J'étais donc dans l'incapacité d'encadrer mes étudiants physiquement, mais, j'ai pu le faire virtuellement.
Récit des évènements :
J'avais prévu de les amener à utiliser quelques outils plus élaborés du tableur comme les sous-totaux, les filtres et les tableaux croisés dynamiques (Table de pivot pour celles et ceux qui utilisent LibreOffice) : nous n'avions jamais abordé ces sujets auparavant.
Cette activité était, comme d'habitude, disponible sur mon site de cours.
Certains des étudiants travaillent sur cet outil depuis au moins trois ans, voire davantage pour les plus anciens, d'autres l'ont découvert en septembre à leur arrivée en BTS.
Les premiers sont donc familiers de l'outil, les seconds se le sont appropriés assez rapidement, même si certaines subtilités leur échappent encore (Notamment les nombreuses aides en ligne disponibles contextuellement : à méditer quant à l'ergonomie de mon outil...)
Je peux accéder au réseau du lycée, via un VPN sécurisé, depuis chez moi.
J'utilise par ailleurs Italc, qui me permet de :
- visualiser les écrans de chacun des postes de la salle informatique ;
- prendre la main sur un poste pour guider un apprenant ;
- envoyer un message à l'un ou l'autre des apprenants ;
- diffuser le contenu de mon écran sur tout ou partie des postes de mes apprenants ;
En accord avec ma hiérarchie, les étudiants ont été invités à se rendre en cours normalement. Une fois connectés au réseau informatique du lycée, je les ai pris en charge.
Leur maîtrise de mon site de cours leur a permis de se mettre au travail, sans que je ne sois amené à intervenir.
J'ai pu observer leur progression par écran interposé et guider celles et ceux qui semblaient en difficulté tel que je l'aurais fait en présentiel.
Italc ne permet pas un véritable échange avec les apprenants, en effet, ces derniers ne peuvent pas me contacter, ni répondre aux messages que je leur envoie : mais, les plus anciens de mes étudiants savent contourner cette difficulté, ils ouvrent une page de traitement de texte et écrivent en gros pour me solliciter.Par ailleurs, pour certains, nous avons pu échanger par Tchat via Gmail.La salle informatique n'est pas prévue pour ce type d'exercice, aussi, aucun poste n'est équipé d'une WebCam (J'y remédierai rapidement...), mais, pour avoir testé Google HangOut en conditions réelles, je puis témoigner que l'outil est performant.Conclusion :
J'utilise Italc même lorsque je suis présent au lycée, dans la salle informatique, cet outil me permet d'observer les pratiques de mes apprenants, d'identifier les cheminements qui les conduisent à utiliser tels ou tels outils de telles ou telles façons.
Cette observation me permet de scénariser (1, 2) mes activités au plus juste afin de ne placer aucun apprenant en situation d'échec.
Mes apprenants savent que je n'utilise pas cet outil pour les espionner, et, ainsi que le démontre leur capacité à contourner les carences en communication de cet outil, ils savent l'utiliser à leur avantage.
En présentiel, si un apprenant me sollicite, je l'interroge sur son son besoin, je l'invite à demander de l'aide à un camarade et malgré ma tentation, j'évite de fournir une solution toute faite.
Je n'interviens qu'en dernier recours et, souvent, lorsque je me décide à le faire, j'ai le plaisir t'entendre l'apprenant concerné m'annoncer que ce n'est plus la peine...
Mes apprenants sont donc habitués (conditionner ?) à se débrouiller avec ce que je mets à leur disposition (les consignes du site de cours) et l'entraide communautaire.
Dans le cas qui nous intéresse, mes étudiants de BTS n'ont donc pas été dépaysés par mon absence physique, ils savaient que j'étais présent virtuellement et l'ont vérifié en m'adressant quelques blagues histoire de tester ma réaction par écran interposé.
J'ai néanmoins été très agréablement surpris de l'autonomie dont ils ont fait preuve sur un sujet qu'ils découvraient et je les en remercie.
Au vue de l'avancement de leurs travaux et de la qualité de ces derniers, je considère que mon absence physique ne les a pas dérangé.
J'ose espérer que mes choix pédagogiques sont pour quelque chose dans la réussite de cette expérience impromptue...
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