dimanche 24 juillet 2011

Le Web2.0 ? Quelle déception !!!

Qu'est-ce que le WEB2.0 ?
O’Reilly et Battelle résument4 comme-suit les principes-clés des applications Web 2.0 :
  • le Web comme plate-forme ;
  • les données comme « connaissances implicites » ;
  • les effets de réseau entraînés par une « architecture de participation », l'innovation comme l’assemblage de systèmes et de sites distribués et indépendants ;
  • des modèles d’entreprise poids plume grâce à la syndication de contenus et de services ;
  • la fin du cycle d’adoption des logiciels (« la version bêta perpétuelle »).
Source Wikipédia


Source Aysoon.fr


A l'origine de ma démarche, une volonté d'échange...


J'ai fait mes premiers pas WEB2.0 en créant ce blog en Avril 2008, puis sur le réseau Apprendre2.0 en Mai 2008.


A l'époque, j'avais pour objectif de confronter mes idées à un public plus large que celui de mon cercle de vie réel.


Je cherchais des échanges nourris, soutenus, pour évoluer dans mes pratiques pédagogiques : j'ai pu participer à quelques échanges intéressants.


Que l'on me comprenne bien, je ne renie rien, je ne critique pas : simplement, eu égard au potentiel d'échange, je suis resté sur ma faim.


En revanche, j'ai pu étoffer mon carnet d'adresse et nouer quelques relations avec lesquelles j'ai pu étancher, en partie, ma soif d'échange.
La conséquence directe, c'est un panel de flux RSS varié et qui couvre l'essentiel de mes besoins.


Par la suite, j'ai décidé de partager mes réflexions en profondeur, notamment :

  • en publiant les cartes heuristiques sur lesquelles je m'appuis au quotidien (cf. mon site : gael.plantin.free.fr) ;
  • en ouvrant ce blog.
Peine perdue !
Je n'ai pas réussi à susciter l'envie d'échanger avec moi !

Certes les statistiques de consultation témoignent de l'existence d'un public intéressé par mes publications, mais, le nombre de commentaires rédigés rapporté au nombre de billets publiés est insignifiant !

Un premier constat.

En Septembre 2009, après avoir testé Twitter, je suis arrivé à la conclusion que cet outil ne m'était pas très utile ou, en tout cas, ne me permettait pas d'atteindre avec efficience mes objectifs, c'est-à-dire, co-construire de la connaissance.

Le mode de fonctionnement de Facebook, c'est-à-dire un flux continu d'informations plus ou moins pertinent, étant proche de celui de Twitter, je n'ai pas créer de compte Facebook à mon nom. Tout au plus ais-je créer un compte MsieurSVP pour être présent vis-à-vis de mes élèves qui me sollicitaient.
J'y publie le résultat de ma veille documentaire, rien de plus...

Le 15 mai 2010, je faisais part de ma perplexité quand à mes pratiques liées au WEB2.0 et notamment, j’annonçais un ré-équilibrage afin de consacrer davantage de temps à la réflexion et à la production de connaissances.

Le 21 mai 2010, je nourrissais un espoir avec l'arrivée de Google Wave qui me paraissait et me paraît toujours, un formidable outil pour allier partage d'informations et construction d'un compendium collaboratif.

Une première déception.

L'échec de Wave, de l'aveu même de Google, témoigne d'une tendance de fond : le WEB2.0 est participatif, mais pas collaboratif.

Chacun, moi y compris ;o), est heureux, voire fier, de publier ses élucubrations aux deux sens du terme.
Mais chacun se contente de publier sans se soucier des publications des autres : pour s'en convaincre, il suffit de jeter un oeil aux flux Twitter ou Facebook des uns ou des autres.
On y trouve une longue énumération d'informations, rarement, des commentaires construits, des échanges où chacun argumente et progresse...
Les outils cités ne publient/donnent accès qu'à une juxtaposition d'opinions individuelles, sans échange, sans même concertation et Google+ n'échappe pas à la règle.

Pire, il est, de mon point de vue, très compliqué, voire impossible, de retrouver une information dans le flux...

Une déception de trop ?

Je trouve cette étude, Do You Use Google Instead of Memory ?,  très révélatrice de ces comportements : 
  • nous nous contentons de chercher parmi l'océan des expériences personnelles publiées sur le Web pour trouver une solution à nos problèmes ;
  • nous prenons pour argent comptant les expériences personnelles des uns et des autres, sans chercher à comparer les contextes pour en vérifier l'applicabilité à nos problèmes ;
  • nous n'échangeons pas sur les thématiques abordées, nous ne nous approprions pas, par un travail de réflexion personnel et d'échange avec autrui (notion de dialectique) les informations disponibles.
En conclusion ?

Les outils que j'utilise (Moteur de recherche et leurs alertes, agrégateur de flux RSS, ...) me permettent de partager facilement mes lectures, sans autre effort qu'un simple clic de souris, aussi, je continuerai, mais je ne suis pas certain de continuer à investir dans le partage de mes idées dans la mesure où il est à sens unique...

vendredi 15 juillet 2011

Ce que j'ai vécu durant cette année scolaire 2010-2011...

Contrairement à Missmath, ma charge individuelle de travail était très importante cette année.


Je cumulais :

  • de nombreuses heures de cours, avec de nouvelles classes ;
  • la responsabilité de la bonne marche du réseau informatique du lycée.
Ma présence sur ce blogue a donc été réduite à la portion congrue...

Celles et ceux qui suivent mes fils Twitter, FriendFeedGoogle Reader voire même mon tout nouveau profil G+, ont eu un aperçu de mes lectures cette année et ont pu en déduire mes centres d'intérêts du moment.

En revanche, je n'ai partagé aucune de mes réflexions relatives à la pédagogie.
Je vous propose un bilan de cette année.

Les habitués de ce blogue connaissent ma philosophie de travail (12, 3, 4) et l'outil sur lequel je m'appuie.

Cette année scolaire donc, j'enseignais en 4ième, 3ième, Seconde, BacPro...

  • J'ai soumis chaque classe à un quiz de satisfaction.
    Chaque élève devait exprimer, anonymement, si il était d'accord (Note = 4) ou en désaccord (Note = 1) avec chacune des 20 affirmations.
    Le tableau ci-dessous présente la moyenne obtenue pour chaque question, indépendamment de la classe, puis pour chaque classe.

    Pour en faciliter la lecture, j'ai associé une échelle de couleur à l'échelle d'évaluation :
    - Rouge pour une moyenne <= 2.5 ;
    - Jaune pour une moyenne comprise entre  2.5 et 3 ;
    - Blanc pour une moyenne comprise entre 3 et 3.2 ;
    - Vert pour une moyenne supérieure à 3.2.
Résultats du Quiz de Satisfaction
  • Cette année, pour la première fois, j'ai utilisé une grille d'évaluation basée sur les items du B2i Collège et du B2i Lycée.

    Chaque exercice a fait l'objet d'une correction individualisée en temps réel : Installés devant le poste d'un élève, nous corrigions ensemble le document produit à l'aide de la grille d'évaluation.

    Chaque élève pouvait donc défendre son travail et par conséquent influer sur l'appréciation que je portais.
    Je dois dire qu'ils ont été tous très honnêtes et conscients de la qualité de ce qu'ils avaient produits.

    Pourtant, en dépit de cette procédure, il semble (Q4 du Quiz), qu'ils ont quelques difficultés à comprendre le processus d'évaluation auquel je les ai soumis.
    Ils n'en tirent pas pleinement profit (Q11 du Quiz).
    Ils reconnaissent néanmoins la cohérence entre le cours dispensé et la grille d'évaluation (Q5 du Quiz).
Extrait de la grille d'évaluation

  • En dépit du soin que j'apporte à la rédaction de mes consignes de travail (1, 2, 3, 4), il semble que je doive encore progresser (Q6 et Q7 du Quiz).
    Mes activités pédagogiques ne sont pas (?) en cause en elles-mêmes (Q7, Q8, Q9, Q10 du Quiz), mais je dois améliorer la façon dont je propose de résoudre les problèmes soumis (Q12 du Quiz).

    J'enseigne la bureautique. Trouver des thèmes susceptibles d'intéresser le plus grand nombre est un casse-tête.

    J'ai résolu de faire travailler mes élèves sur des contenus méthodologiques :
    * Ils doivent par exemple résumer sous forme de diaporama un document qui présente les 10 Erreurs à éviter lors de la conception d'un diaporama ;
    * Ou bien encore, mettre en valeur, à l'aide d'un traitement de texte, le contenu d'un document donnant des conseils pour mieux gérer les emails.

    Malgré cela, certains m'on reproché de choisir des thèmes trop éloignés de leurs centres d'intérêts (Q18 du Quiz
    ).
    Curieusement, ils sont à peine satisfaits de la quantité de documents bibliographiques que je leur transmets, certes uniquement sous forme numérique (Q15 du Quiz).

  • Je n'exige aucun travail personnel en dehors des cours (Ils m'en sont reconnaissants cf. Q14 du Quiz), mais je suis intransigeant sur le respect des délais pour rendre une production...
    Chacun avance à son rythme à l'intérieur du cours, ce qui semble leur convenir (Q13 du Quiz).

  • Année de transition avec la co-existence en BacPro des élèves issus de Seconde (donc de la réforme du BacPro en 3 ans) et ceux issus de BEP.
    Je note une très nette différence de maturité entre ces deux populations.
    Les élèves issus du BEP témoignent d'une maturité plus marquée, tant au point de vue méthodes de travail que compréhension des problématiques professionnelles.
    En raison des stages en entreprise effectués durant le BEP, ces jeunes ont une perception plus motivante des connaissances théoriques qui leur sont proposées. Les élèves issus de Seconde n'ont pas encore eu l'occasion de percevoir l'intérêt professionnel des cours théoriques et leur motivation à apprendre
    s'en ressent.

  • Quelque soit la classe, je note une évolution du comportement des jeunes vis-à-vis des outils du Web2.0 en général.
    Il y a encore deux ans, ils étaient nombreux à avoir un blog (en majorité sur SkyBlog).

    Aujourd'hui, ils ont quasiment tous un compte Facebook
    .

    Leurs publications ont évolué : Ils rédigent encore moins, mais sont davantage interactifs entre eux.
    Ils partagent leurs photos des bons moments communs, n'hésitent pas à partager des liens de vidéos
    marrantes...

    Et surtout, ils ont beau être dans la même pièce, voire même assis l'un à côté de l'autre, ils communiquent via FaceBook ou par SMS !!!

    Ils consomment du contenu, des divertissements.
    Ils ne semblent pas choisir en fonction de la qualité, mais davantage de la capacité à délirer à plusieurs sur le sujet.

    Leur participation à un réseau social semble avoir occulté toute autre activité et notamment, la recherche d'informations en rapport avec leurs apprentissages.

    Ils semblent avoir conscience des dangers qu'ils courent quant à la gestion de leur identité numérique, mais, cette conscience n'est pas suffisante pour les amener à modifier leur pratique : l'insouciance de la jeunesse ?

  • Concernant leur utilisation des outils bureautiques, ils n'ont aucune curiosité, par exemple, ils n'utilisent quasiment jamais l'aide en ligne des logiciels pour acquérir une connaissance qui leur manque (Q16 du Quiz).

    Je l'évoque ci-dessus, ils ne produisent/rédigent quasiment rien, ils ne perçoivent donc pas l'intérêt d'investir sur ces outils dont les fonctionnalités avancées (celles qui facilitent la vie des utilisateurs assidus) leur paraissent bien trop compliquées à mettre en oeuvre.

    Il m'a été très difficile de les inciter à les utiliser, même pour leur rapport de stage (Q17 et Q20 du Quiz) !

    Le tableur est l'application qui leur pose le plus de problème, non parce qu'ils le trouvent compliqué, mais parce qu'ils n'en perçoivent pas l'utilité...

Alors, l'an prochain ?

  • Afin de redonner de l'intérêt au tableur, j'envisage de les faire travailler sur des données issues d'un questionnaire anonyme que chacun remplira en début d'année.
    Si vous avez d'autres idées de question, je suis preneur.
    Si vous avez d'autres idées d'activités motivantes pour utiliser un tableur, je suis preneur !
  • Je persisterai dans le choix de documents méthodologiques comme support de travail, mais, je proposerai, plusieurs thèmes pour chaque activité, chacun choisira celui qui lui convient le mieux.
  • J'envisage de leur proposer d'évaluer et d'intégrer dans mes "notes" les documents réalisés dans d'autres matières, qu'ils voudront bien me soumettre.
  • Bien sur, je tenterai d'améliorer mes pratiques afin de tenir compte des difficultés qu'ils ont exprimé.

Et vous, quel bilan faites-vous de vos pratiques ?