lundi 29 juin 2009

De l'importance des modalités de présentation d'une consigne

Les cahiers pédagogiques sortent un nouveau dossier : "Aider à mémoriser".


On peut notamment y lire :



Rechercher le « bon » guidage de l’attention
Ces difficultés d’intégration en mémoire des différentes sources d’informations peuvent être facilitées par une mise en forme adaptée du document. Certaines de ces mises en forme ne sont pas propres aux documents électroniques, il s’agit par exemple de tous les moyens qui vont permettre le guidage de l’élève dans l’illustration (des flèches par exemple) mais aussi le passage du texte vers l’illustration (par exemple en déplaçant des zones de texte directement sur l’illustration).
D’autres solutions en revanche sont spécifiques aux documents présentées sur ordinateur. Ainsi, dans une série d’études menées à Rennes, nous avons pu montrer l’efficacité de documents utilisant des zones de textes interactives présentées au bon endroit sur l’illustration. Ces documents sont encore plus efficaces lorsqu’ils guident l’élève dans sa lecture de l’image en présentant ces zones de textes de manière successive, l’empêchant ainsi de les consulter dans un ordre erroné comme c’est le cas lorsqu’elles sont toutes présentes au début de l’apprentissage.
Dans une autre série d’études, nous avons cherché à améliorer le niveau de compréhension d’élèves et d’étudiants dans des situations où ils tentent de comprendre un document constitué d’illustrations accompagnées d’explications orales, par exemple dans une situation de cours avec un vidéoprojecteur. Dans ce cas, pour comprendre, il faut tenter de repérer très rapidement à l’écran les parties de l’illustration évoquées à l’oral. Cette recherche visuelle peut être suffisamment complexe pour que les élèves soient amenés à traiter de manière totalement asynchrone ce qu’ils voient et ce qu’ils entendent. Dans ces études, le simple fait de présenter successivement les différentes parties de schémas ou de les faire clignoter au moment où elles étaient évoquées pour faciliter la recherche visuelle à l’écran a permis d’améliorer l’apprentissage dans des proportions non négligeables. Ce type d’animations permettant le guidage de l’attention des élèves à l’écran n’est évidement pas possible sur un document imprimé.
Les résultats de cette dernière étude ne signifient toutefois pas que toutes les animations multimédias sont toujours efficaces. Sur ce point, les études réalisées en comparant par exemple une ou plusieurs illustrations présentées de manière statique sur une feuille ou un écran à une animation multimédia du même contenu révèlent que ces dernières ne sont pas nécessairement plus efficaces en termes d’apprentissages alors qu’elles sont plus complexes à concevoir. En effet, même si elles permettent de montrer des informations qui sont implicites dans une illustration statique (par exemple le mouvement ou l’enchaînement de deux événements), elles ont aussi un certain nombre de spécificités qui peut compromettre leur compréhension, notamment le fait que l’information y est souvent présentée trop rapidement pour être intégrée en mémoire.
Ces études illustrent l’impossibilité qu’il y aurait à conclure à une quelconque supériorité des documents électroniques sur leurs homologues imprimés. L’idée défendue ici est que c’est une meilleure connaissance des nouvelles opportunités offertes par ces nouveaux médias, mais aussi une évaluation plus systématiques des nouvelles difficultés qu’ils entraînent, qui permettra non seulement de concevoir les documents pédagogiques plus efficaces, de mieux les utiliser dans les classes, mais aussi de mieux enseigner leur usage aux élèves.

Cette réflexion rejoint mes nombreuses interrogations sur la rédaction des consignes d'une activité (1, 2, 3, 4) et témoigne de la nécessité de rédiger des consignes en tenant compte de la globalité des choses, et notamment, la mise en forme, mais aussi la disposition, le positionnement, la finalité de la consigne par rapport à son objet.

vendredi 19 juin 2009

A propos d'évaluation (4)...

J'ai déjà eu l'occasion de souligner mon intérêt grandissant (1 et 2) pour l'évaluation en temps réel des compétences de mes apprenants.
The Cool Blog, publie un billet où il présente une traduction libre d'une réflexion sur les compétences dont chacun doit disposer au 21ième siècle.
Cette lecture me conforte dans mon idée, sinon, comment concevoir l'évaluation de compétences aussi volatiles et contexto-dépendantes que celles évoquées :

Le but :

Etre capable de suivre ses passions, avec les habiletés que l'on a. Pour ce faire, et indépendamment de l'avenir, l'individu doit maîtriser les compétences suivantes :

  1. Savoir faire ce qui est bien de faire (avec éthique; pensée critique; avec des cibles; avec jugement; en prenant des décisions éclairées)
  2. Compléter ce qu'il y a à faire (planifier; résoudre les problèmes; auto-gérer et auto-évaluer; procéder en réiterant)
  3. Le faire avec d'autres (assumer du leadership; interagir avec d'autres, par le biais des technologies; interagir avec la technologie - i.e. programmation- ; interagir avec un public à l'échelle mondiale; interagir au-delà des différences culturelles)
  4. Être créatif en le faisant (savoir s'adapter; avoir une pensée créative; "bidouiller", "bardasser" - terme acadien - et faire des designs; essayer; trouver sa voie)
  5. Améliorer constamment ce qu'il y a à faire (réfléchir sur ce qu'on fait/a fait; être proactif; prendre des risques calculés/prudents; penser au long terme; améliorer constamment par l'apprentissage qu'on fait.)
Sauf à supprimer le processus d'évaluation, mais dans ce cas, comment indiquer à mes apprenants qu'ils sont sur la bonne voie ?

jeudi 11 juin 2009

L'apprenant cherche un mot, une image, un lien qui lui montre qu’il est sur la bonne voie.

On peut lire sur Plume Interactive cet article :

«L’internaute cherche un mot, une image, un lien qui lui montre qu’il est sur la bonne voie ».


Je m'interrogeais récemment dans ce billet : Mais, faut-il s'ingénier à créer des situations d'apprentissage ou faut-il tirer profit des opportunités de la vie et saisir les occasions d'apprendre lorsqu'elles se présentent ?

Et si le génie du prof résidait dans sa capacité :
  • à conforter l'apprenant qu'il est sur la bonne voie en lui donnant les indices nécessaires ?
  • à inciter l'apprenant à lire un texte de gauche à droite : Le seul cas où on lit de gauche à droite, c’est quand on lit un texte, avec l’intention de le lire en entier et d’en comprendre le contenu.

Les listes comme outil pédagogique ?

Maxime GRANCHAMP sur son blog Gourous du Net, propose un article où il vante les mérites de l'utilisation des listes sur un site Internet.


Adaptées au contexte de l'enseignement, il me semble que les applications pédagogiques de l'une ou l'autre des ces affirmations sont nombreuses.


On peut y lire ceci :

  1. Les listes sont rapides à lire : cf. mes réflexions sur la Gestion du temps pédagogique, la perception du temps par nos apprenants dans ce billet sur la correction et l'évaluation en temps réel.
  2. Les listes obligent à rester succinct et donc à aller au coeur du sujet : intéressant dans le cadre des traces d'apprentissage que je demande à mes apprenants ou encore dans le cadre de mon billet Simplifiez, mais densifiez !
  3. Les listes aident à la hiérarchisation de l’information : applicable dans le cadre de mon billet sur Qu'est ce que je veux/dois savoir ?
  4. Les listes structurent vos pages : une liste structurée ne peut-elle être assimilée à une carte heuristique simplifiée ?
  5. Les listes procurent du contenu facilement indexé par les moteurs : lister ce que je veux/dois savoir me permet de trouver plus facilement l'information dont j'ai besoin.
  6. Les listes sont la base d’une discussion : discuter, échanger dans le cadre d'un entretien d'explicitation ?
  7. Les lecteurs aiment être frustrés: « pourquoi je ne suis pas dans la liste ?» 
  8. Les lecteurs aiment être flattés « cool, je suis dans la liste» 
  9. Les lecteurs aiment être énervés « pourquoi X est devant moi ?»
    Quelques leviers motivationnels ?
  10. Tout le monde aime lire des listes
  11. Les lecteurs aiment les choses simples et une liste c’est simple : cf. mon billet Simplifiez, mais densifiez !
  12. Le format d’une liste est idéal pour Internet (les gens peuvent scanner le contenu) : le format d'une liste ne favorise-t-il pas la mémorisation comme notre liste de courses hebdomadaire ?
  13. Les lecteurs aiment savoir qui ou quoi est meilleur
  14. Les lecteurs aiment savoir qui ou qui est pire
    En revanche, la liste peut induire une certaine paresse intellectuelle...
  15. Vous avez lu cette liste, CQFD !

lundi 8 juin 2009

Qu'est-ce que je veux/dois savoir ?

Jadlat signale sur son fil DELICIOUS cet article : Un plan de recherche pour trouver.


L'auteur, Jacques BREILLAT, publie dans le cadre d'un travail sur l'intelligence économique, une réflexion méthodologique pour mener à bien une recherche d'informations efficiente.


Il invite notamment à se poser systématiquement deux questions en amont d'une recherche :

  • Qu'est-ce que je veux savoir ?
  • Qu'est-ce que je dois savoir ?
Si je combine cette réflexion à celle sur l'Enaction amorcée sur Apprendre2.0, je me dis qu'il y a sans doute moyen d'inciter nos apprenants à réfléchir sur leurs apprentissages.

Inviter nos apprenants à se demander ce qu'ils aimeraient savoir pour amorcer la pompe motivationnelle devrait permettre de les amener à définir ce qui leur sera nécessaire pour approfondir les notions issues de la réponse à la première question ?

Qu'en penses-tu cher lecteur ?

A propos d'évaluation...

Le Café Pédagogique d'aujourd'hui signale ce dossier de réflexion sur l'évaluation/les évaluations.